Afro jazz et instinct animal selon TF1

Vraiment, ça ne me convient pas. Jamais et encore moins à une heure de grande écoute sur une chaîne nationale. LE genre d’émissions que les enfants regardent avec leurs parents et intègrent les codes inconsciemment.

Je parle de l’afro-jazz exécuté par deux danseurs hier. Vous pouvez voir leur prestation là pour vous restituer le contexte.

Selon moi il y a deux principaux dangers : ceux qui sortent ces mots sans même se rendre compte qu’ils sont racistes (car oui ils le sont), et ceux qui l’entendent sans même plus se choquer. Perso je me suis demandée comment ils pouvaient débiter autant d’inepties à la seconde.

« Afro jazz » est un style musical né d’un mélange entre les rythmes musicaux du continent africain et les sonorités jazz américaines. C’était une démonstration de ça?

Je ne m’y connais pas mais ça m’avait encore plus l’air de « Danse africaine », un autre terme que je n’aime pas qui fait l’amalgame entre différentes danses que l’on retrouve en Afrique. Oui parce qu’on dit « Les Danses latines » et on sépare « Rumba », « Salsa », « Boléro » mais « Danse africaine » en général au singulier et on considère qu’on peut mélanger «  »Mbalax » sénégalais, « Kuduro » et « Azonto ». ça me fait penser à ce magasin qui a ouvert il y a peu à Euralille dans lequel on retrouve un rayon pour une marque puis comme un cheveu sur la soupe le rayon « Ethnique »(une seule marque et afro pour l’instant). Ce terme « voiture-balai » pour regrouper tout ce qui n’est pas occidental et que j’ai fini par moi-même intégrer dans mon vocabulaire. Pas bien.

Revenons sur l’afro jazz et les qualificatifs utilisés pour définir cette danse où on gesticule comme des sauvages. Alors qu’en fait ce moyen d’expression servait par exemples pour les esclaves à évacuer ce qu’on sait très bien. C’est vraiment dommage que je sois en plein dans mes cartons de déménagement (d’ailleurs j’y retourne après publication de cet  article) parce que j’ai déjà rangé un livre que je vous aurais bien cité ici. Il s’agit de « Nations nègres et culture » de Cheikh Anta Diop. L’auteur disait, pour faire court, que ce sont les Occidentaux qui à leur arrivée et dans leur projet de domination ont tout fait pour réduire la civilisation dont la musique et la danse des autochtones à l’état sauvage et animal. Dire « on a la musique dans le sang » par exemple vient de cette époque où en gros les Noirs ne savaient que manger, dormir (les paresseux qui ont pourtant bâti l’Amérique à la sueur de leur front) et danser comme des sauvageons sous la pleine lune. Mission accomplie apparemment.

Donc comme je le disais plus haut, je ne m’y connais pas plus que ça en « Afro jazz », mais en Français je crois que ça va. Alors que ceux qui sont écoutés fassent plus attention à ce qu’ils disent (et pourquoi pas à ce qu’ils pensent aussi).

Et comme dit Jean-Marc Généreux : HAKUNA MATATA!