Avoir les mêmes parents que son enfant, ou pas?
Question étrange, n’est-il pas?
Et pourtant, c’est un phénomène que j’observe autour de moi. Et ce n’est pas un cas isolé, sans réfléchir longtemps je peux en citer quatre au moins, sur six.
Il s’agit de jeune filles comme moi qui sont mères mais qui n’ont pas terminé leurs études. Certaines ne sont plus en couple avec le père de leur enfant, d’autres si, mais le père est également étudiant.
Alors qu’est ce qui se passe dans ces cas-là?
Elles restent à l’étranger poursuivre leurs études et confient leurs enfants à leurs parents qui vivent au pays. Il faut bien finir avec un diplôme si on veut s’occuper soi-même de son enfant,non?
Les réalités du pays sont totalement différentes, avoir un enfant seul ici et l’avoir au pays ça n’a rien à voir. Ici tu as peut-être des aides sociales et tes amis, parfois ta famille (ce n’est pas mon cas), mais au pays tu as la famille au sens large du terme, tu as les garde à domicile qui sont beaucoup plus accessibles financièrement,etc.
Les parents s’occupent de leur petit-enfant comme ils se sont occupés de leur enfant.
Mais concrètement qu’est ce que ça veut dire?
* vivre à 3 000km, 5 000km de son enfant
* ne pas pouvoir le serrer dans ses bras tous les jours
* ne pas le voir faire ses première fois
* risquer qu’il appelle nos parents « maman » et « papa »
* risquer d’être un étranger pour son propre enfant
Mais qu’est ce que ça permet?
* d’aller en cours tous les jours
* d’aller aux examens
* de préparer ses travaux de maison
* donc de pouvoir avancer sans accuser de retard
* de vivre une vie de jeune de son âge
Si je n’avais pas été avec monsieur Dada, s’il avait été étudiant, s’il était originaire du même pays que moi, je n’aurais peut-être pas été dans une situation différente de ces filles. Je n’aurais jamais pu voir ses premières dents, ses premiers pas, ses câlins et sourires quotidiens. Je n’aurais peut-être pas perdu une année, j’aurais eu une vie sociale en tant que tel, je n’aurais pas eu ces dépenses ni passé tout ce temps dans les transports tous les jours.
La question ne se pose pas pour moi, c’est moi qui m’occupe de Tit n’amour, car je peux le faire. Mais j’avoue que je pense souvent à ces filles, que je connais, qui ont une histoire proche de la mienne mais en même temps si différent.