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Retour sur ma semaine aux manettes du compte @afros_mums

by Loriane
maman noire porte bébé au dos

Il y a quelques temps, ma copine Clumsy a ouvert le compte Twitter @afros_mums. C’est un compte participatif, avec un guest par semaine, qui est destiné au partage des témoignages des mamans noires.

illustration par Massira Keïta

On pourrait se demander pourquoi une telle nécessité, et on pourrait trouver quelques réponses dans le livre Maman noire et invisible de Clumsy justement. Il existe tellement de clichés racistes et sexistes contre lesquels il faut lutter, en parler est pour moi un bon commencement. Ces clichés engendrent des comportements et des frustrations sur lesquels il est important de sensibiliser la société (j’en parle aussi avec mes amis Blancs) pour espérer un jour faire changer les choses. Je vous invite à regarder cette vidéo de La Ringarde sur l’afro-féminisme et intersectionnalité.

Pour revenir à mon intervention sur le compte @afros_mums, elle s’est faire au départ parce qu’il y avait des interrogations sur les couples mixtes et les enfants métis. Mon expérience est personnelle bien sûr et ne représente en rien tous les couples mixtes Noir-Blanc, Arabe-Noir, Blanc-Asiatique ni aucun autre, mais il était quand même intéressant de partager à ce sujet.

Pendant cette semaine plusieurs thèmes ont été abordés, dont certains sur lesquels j’avais écrit sur le blog:

  • Le jour où mon fils m’a demandé pourquoi j’ai du chocolat sur ma peau
  • Les relations avec la belle-famille et la nécessité de les éduquer sur la tolérance
  • Apprendre la tolérance à nos enfants: Des amis de toutes les couleurs de Catherine Dolto
  • L’attachement que je voudrais que mes enfants aient pour le Gabon même s’ils vivent en France: éducation et culture, volonté qu’ils n’exotisent pas les éléments se rapportant à ce pays qui est aussi le leur (car le mien)
  • La question de savoir si un enfant issu d’un parent Blanc et d’un parent Noir était Noir qui a majoritairement reçu la réponse suivante: il est socialement Noir, la société se chargera de lui rappeler qu’il n’est pas Blanc. Entre en jeu la notion de comment on se perçoit et quelle image de nous la société nous renvoie, selon que l’on vive en Afrique ou en Occident, que l’on soit plus ou moins clair
  • La fétichisation des Non Blancs: les enfants en sont directement victimes, et des deux côtés, aussi bien de celui des Noirs que de celui des Blancs. On scrute leurs cheveux pour voir s’ils ne sont pas trop crépus, on regarde s’ils ne sont pas trop foncés, si leur nez n’est pas trop épaté, certains décrètent d’office que tous les enfants métis sont beaux
  • Les mamans Noires qui se sentent stigmatisées car leurs enfant sont beaucoup plus clairs qu’elles, certains doutent de leur maternités, ou posent des questions indiscrètes sur le père si les enfants n’ont pas la même carnation (alors qu’on sait tous pertinemment que la génétique est mystérieuse)
  • Le malaise que peuvent ressentir les métis pris entre deux couleurs de peau, deux éducations, deux cultures, parfois rejetés par l’une d’entre elles (lire les témoignages retweetés sur le compte dans la semaine du 25/04/2016)
  • Choc des cultures: question de langue (transmission des langues vernaculaires, dialectes, autres que le Français)

Je retiens qu’il y a quasiment autant d’expériences que de personnes. Certains témoignages mont choquée, notamment sur la violence verbale à l’école, pour moi qui n’ai pas été scolarisés en France, les choses ont été différentes. C’est tellement grave de savoir que des enfants vivent le racismes dès leurs plus tendres années alors qu’ils ne sont que des être innocents. D’où encore une fois l’importance de parler, partager, sensibiliser, les parents mais aussi le corps enseignant qui laisse parfois passer l’inacceptable, quand il n’est pas lui-même l’auteur desdites discriminations.

J’ai été confortée dans l’idée qu’il fallait que je parle de racisme avec mon fils, car à cinq ans on commence à comprendre pas mal de choses. Ecouter ses questions, lui apporter des réponses, lui apprendre à réagir, faire grandir son amour de lui-même avec ses singularités, et son ouverture d’esprit.

Il faut continuer à parler, à partager, à écouter, à sensibiliser, encore et encore, sans relâche.

Si vous êtes une afro mum et que vous voulez participer à l’échange, écrivez en privé sur le compte ou alors contactez directement Clumsy. Si vous ne l’êtes pas, soyez curieux et allez lire quelques tweets du compte @Afros_mums et/ou abonnez-vous 🙂

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2 comments

Isabelle de Guinzan 12/06/2016 - 21:16

Eh oui, en parler, pour qu'un jour justement il n'y ait plus besoin ! Ici nous sommes une famille de "Blancs" donc on pourrait dire que je ne suis pas directement concernée par ce sujet, mais pourtant si bien sûr, comme les hommes se doivent eux aussi d'être féministes. Nous vivons en banlieue parisienne dans le genre de ville très multiculturelle et je sais que c'est un thème que j'aurai aussi à aborder avec mon fils un jour…

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Dada 20/06/2016 - 08:01

Oui c'est important d'en avoir conscience! C'est leur génération qui saura faire changer les choses, je l'espère 🙂

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